Proche-Orient: Yasser Arafat est mort RFI
11-11-2004 L’homme
qui a incarné pendant quarante ans les aspirations nationales
palestiniennes s’est éteint à 3 h 30 à l’hôpital Percy de
Clamart. Tôt
dans la matinée, peu après l’annonce officielle palestinienne faite
à Ramallah du décès du président palestinien, le médecin général
Christian Estripeau, porte-parole de l’hôpital militaire où Yasser
Arafat est traité depuis une dizaine de jours, est venu lire le
communiqué suivant : « Monsieur Yasser Arafat, président de l'Autorité
palestinienne est décédé à l'hôpital des armées Percy à Clamart
le 11 novembre à 03h30 [heure de Paris] ». Aussitôt
connu la nouvelle, un ballet de voiture diplomatique a commencé devant
l’hôpital militaire Percy, sous les yeux des sympathisants
palestiniens qui malgré le froid veillaient devant l’établissement.
L’Autorité palestinienne a décrété un deuil de quarante jours. L’Égypte
a confirmé que les funérailles officielles se dérouleraient vendredi
à l’aéroport du Caire, avant que la dépouille du président
palestinien soit acheminée à Ramallah pour l’enterrement proprement
dit. Pour sa part, Israël a réagi en renforçant le bouclage des
territoires occupés. Le président israélien Moshe Katzav espère «
un nouveau chapitre » après la mort d’Arafat. Quant au ministre de
la Justice, Tommy Lapid, il s’est ouvertement réjoui de sa mort. Les
réactions ont immédiatement commencé à affluer. Jacques Chirac, qui
une semaine plus tôt, s’était rendu au chevet de Yasser Arafat en
route pour le sommet de Bruxelles, a rendu hommage à l’« homme de
courage et de conviction qui a incarné pendant quarante ans le combat
des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits nationaux ». Le
secrétaire général de l’Onu Kofi Annan s’est déclaré « profondément
ému » par la mort de celui qui « symbolisait les aspirations
nationales du peuple palestinien ». Le
Premier ministre britannique Tony Blair a présenté ses condoléances
à la famille d’Arafat et au peuple palestinien, soulignant que le
processus de paix était la « plus haute priorité » de la communauté
internationale. A
Washington, Colin Powell a qualifié Arafat de « personnage important
dans l’histoire de la région (qui) incarnait aux yeux du peuple
palestinien les espoirs et les rêves pour la création d’un État
palestinien indépendant ». Mais le président George Bush, qui
refusait tout contact avec le président palestinien depuis plus de deux
ans, s’est contenté de dire que cette mort « est un moment important
dans l’histoire palestinienne » et d’appeler la nouvelle direction
palestinienne à « bâtir une société démocratique et libre ».
L’ancien président Bill Clinton, en revanche, s’est montré
beaucoup plus chaleureux en soulignant que les « Palestiniens pleurent
le décès de l’homme qui symbolisa leurs aspirations pendant si
longtemps ». Le
président russe Vladimir Poutine, dans un message de condoléances,
estime que la mort d’Arafat est une « lourde perte » pour le peuple
palestinien, sans faire allusion au processus de paix.
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